Des hypnotiseurs français et étrangers se mêleront à la foule aujourd'hui place du Capitole. Cette «street hypnose» se déroule sans l'aval des praticiens de santé de l'Association Toulousaine Nouvelle Hypnose.
Les ambassadeurs de l'«hypnose de rue» ont choisi le jour de la fête de la musique pour organiser une «street hypnose» en grand au Capitole et dans les rues du centre-ville. C'est un Toulousain, Jean-Emmanuel Combe, chef projet en informatique dans un centre de lutte contre le cancer, qui a importé ce concept venu d'outre-Atlantique il y trois ans. Après un premier essai l'année dernière au jardin des Plantes, l'événement s'amplifie. Aujourd'hui ce n'est pas moins de quarante hypnotiseurs français, belges et suisses qui iront à la rencontre du public pour «montrer ce qu'est réellement l'hypnose de rue, à travers des démonstrations ludiques», dit Jean-Emmanuel Combe. «Beaucou de gens ont des a priori ou une appréhension, mais lorsqu'on leur explique ce qu'est l'hypnose, un mécanisme d'éta modifié de conscience, et qu'on leur démontre que la personne reste lucide et en contrôle de ce qu'elle fait, les gen sont rassurés. Donc si un jour on leur propose l'hypnose pour une anesthésie, pour soigner une dépression ou arrêt de fumer, ils seront probablement plus réceptifs». La majorité des hypnotiseurs qui participent à la «street hypnose» viennent du monde du spectacle. Mais Jean-Emmanuel Combe a aussi invité des hypnothérapeutes. «L'hypnose n' pas réservée à la scène et aux cabinets, on peut aussi utiliser cette pratique dans la rue, même dans un contexte d fête».
«Dangereux» selon un psychiatre
Si la démarche part de bonnes intentions, l'hypnose de rue ne convainc pas pour autant ceux qui, à Toulouse, pratiquent dans un cadre strictement médical, en libéral ou à l'hôpital. «Inviter un sujet qui passe, qui n'est pas préparé, à se prêter à une séance d'hypnose comme dans un spectacle est de mon point de vue dangereux», relève le dr Léonard Amétépé, psychiatre et président de l'association toulousaine de nouvelle hypnose (ATNH), dont les formations, réservées aux professionnels de santé, font autorité. «L'hypnose doit se pratiquer dans un cadre particulier, où la personne est volontaire. Maintenant que l'hypnose a sa place dans les universités et au CHU cautionner ce type d'initiative est un retour de plusieurs siècles en arrière !». L'ATNH regroupe une soixantaine de généralistes, psychologues, psychiatres, anesthésistes, chirurgiens-dentistes, nutritionnistes, infirmières... qui ne participent pas à la «street hypnose», perçue comme un phénomène de mode ou une sorte de spectacle de rue.
Hypnose au Capitole...
Pour sa 3e édition en France, Street Hypnose propose ce samedi, place du Capitole, un regroupement d'hypnotiseurs professionnels et amateurs de tous horizons. Les organisateurs, décidés à «redonner à l'hypnose ses lettres de noblesse en proposant à toutes les personnes qui croiseront leur route une séance ludique et gratuite», ont choisi de se mêler à la foule de la fête de la musique. De façon improvisée, dans les bars, les restaurants ou les rues, ils inviteront les volontaires à se prêter à des séances d'hypnose et à vivre des expériences inédites, comme garder le pieds collés au sol, ne plus se souvenir de son propre prénom ou encore avoir l'impression que leur chanteur préfér remplacé le groupe sur la scène...
Repères
Le chiffre : 57 professionnels de santé réunis au sein de l'ATNH. L'association toulousaine nouvelle hypnose publie sur son site la liste de 37 praticiens professionnels de santé en Haute-Garonne et 20 en région. Il y a cinq ans ils étaient trois fois moins nombreux.
Source : La Dépêche, 21 juin 2014,
http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/21/1904313-40-hypnotiseurs-foule-fete-musique.html
Note du CIPPAD : si certains entendent utiliser l’hypnose comme outil de divertissement, dans le même temps, les médecins adeptes de la technique crient au dévoiement, oubliant peut-être un peu rapidement, qu’ils sont assis sur la même branche de l’ambiguïté.
Ainsi, le Dr Léonard Amétépé, tant dans ses cours du Diplôme universitaire d’hypnose médicale, qu'avec l’Association Toulousaine de Nouvelle Hypnose qu’il préside, fait force promotion du new ager Ernest Rossi, personnage controversé lié au mouvement du Potentiel humain de l’Institut Esalen. N’hésitant pas également à conseiller de surprenantes lectures comme un « Dialogue créatif avec nos gènes », ou bien la « Psychobiologie de la guérison ». Ce dernier ouvrage, aujourd’hui introuvable, a également servi de référence à différents promoteurs du Décodage biologique et de la Biologie totale...
Un rapide coup d’oeil sur l’association aux « 57 professionnels de santé » permet de voir parmi eux des intervenants en PNL, Ennéagramme, psychologie en ligne, Cohérence Cardiaque, Yogathérapie, Thérapie des Émotions, Naturopathie, Art-thérapeutie, Thérapie transpersonnelle, Éducation émotionnelle, Éthiopathie, Libération des blocages, etc.
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