Le Premier ministre turc a diligenté une énorme purge dans l’administration. Sa cible : Gülen, une secte musulmane
Alexandre Billette à Istanbul (TURQUIE).
Depuis la révélation d'un scandale de corruption éclaboussant le gouvernement, en décembre dernier, une vaste purge de fonctionnaires est toujours en cours en Turquie. Plus de 8 000 personnes ont été limogées ou mutées dans les milieux policiers et judiciaires et, désormais, de hauts fonctionnaires sont dans le viseur. En cause : leur proximité avec le mouvement de l'imam Fethullah Gülen, un ex-allié du parti AKP au pouvoir, désormais accusé par le Premier ministre Erdogan de conspirer contre lui. En décembre, donc, la police financière avait lancé une vague d'arrestations touchant au plus près le premier cercle du pouvoir, mis en cause dans une affaire de blanchiment d'argent, fraude, détournement de fonds publics et corruption aux ramifications multiples. Parmi les accusés figuraient le fils du ministre de l'Intérieur et celui du ministre de l'Économie, le directeur d'une banque d'État, le maire d'une municipalité d'Istanbul, des hommes d'affaires, de hauts fonctionnaires? Pour Recep Tayyip Erdogan, il s'agit d'un « complot » initié par un « État parallèle », contrôlé par des « forces de l'ombre agissant de l'intérieur et de l'extérieur ». Le doigt accusateur du Premier ministre désigne notamment le mouvement de Fethullah Gülen,...
Depuis la révélation d'un scandale de corruption éclaboussant le gouvernement, en décembre dernier, une vaste purge de fonctionnaires est toujours en cours en Turquie. Plus de 8 000 personnes ont été limogées ou mutées dans les milieux policiers et judiciaires et, désormais, de hauts fonctionnaires sont dans le viseur. En cause : leur proximité avec le mouvement de l'imam Fethullah Gülen, un ex-allié du parti AKP au pouvoir, désormais accusé par le Premier ministre Erdogan de conspirer contre lui. En décembre, donc, la police financière avait lancé une vague d'arrestations touchant au plus près le premier cercle du pouvoir, mis en cause dans une affaire de blanchiment d'argent, fraude, détournement de fonds publics et corruption aux ramifications multiples. Parmi les accusés figuraient le fils du ministre de l'Intérieur et celui du ministre de l'Économie, le directeur d'une banque d'État, le maire d'une municipalité d'Istanbul, des hommes d'affaires, de hauts fonctionnaires? Pour Recep Tayyip Erdogan, il s'agit d'un « complot » initié par un « État parallèle », contrôlé par des « forces de l'ombre agissant de l'intérieur et de l'extérieur ». Le doigt accusateur du Premier ministre désigne notamment le mouvement de Fethullah Gülen,...
Alexandre Billette
Source : Sud- Ouest, 19 mai 2014,
http://www.sudouest.fr/2014/05/19/l-imam-cache-qui-inquiete-erdogan-1559173-705.php